Le Journal de lAthlé :
Alain, tout le monde à lUAGM connaît lentraîneur, mais nos lecteurs veulent en apprendre encore plus sur lhomme
Alain CARISTAN :
Je suis né le 4 janvier 1959 à PARIS dans une famille de 5 enfants, dont je suis laîné, comprenant Annick, Chantal, Stéphane et Carole. Mon père a quitté La Martinique au début des années 50, pour sengager dans la marine et parcourir le monde, avant de poser ses bagages en métropole en 1955 et rencontrer ma mère dorigine bourguignonne.
L.J.A :
Comment se déroule ton enfance ?
A.C :
Le collège Albert-Schweitzer de CRETEIL maccueille pour une scolarité " mouvementée ", suivie par une " Seconde " en Sports-Etudes. Je boucle ma scolarité de 77 à 79 à lINSEP comme athlète de haut niveau où jobtiens le Brevet dEtat dAnimateur.
LJA :
Beau parcours scolaire
.
A.C :
Je regrette un peu de navoir pas persévéré dans mes études, labsence de mon père qui travaillait en 3x8 a été sans doute préjudiciable à mon manque de motivation.
L.J.A :
Tu étais sûrement plus motivé par le sport
.. !
A.C :
Le sport a tenu une place très importante dans ma vie. Sans aucune prétention, je pense que " jétais né pour le sport ". Très jeune, le football mattire, ainsi que le hockey sur glace et le handball ; lathlétisme est venu plus tard, vers lâge de 15 ans. Rapidement, jai enchaîné les performances : Champion de France minimes à la perche (4,00 m), Vice-Champion de France sur 100 m haies, Vice-Champion de France du relais 4 x 80 m.
L.J.A :
Le virus de lathlétisme se transmet-il dans ta famille ?
A.C :
Ma réussite a incité ma sur Chantal et mon jeune frère Stéphane à fouler les pistes synthétiques des stades. Chantal est devenue Championne de France de saut en longueur, et tout le monde connaît la réussite internationale de Stéphane sur 110 m haies.
L.J.A :
As-tu couru avec ton frère ?
A.C :
Nous avons formé avec Stéphane et les frères BARRE, une équipe de relais 4 x 100 m très compétitive ; en 1986, nous sommes devenus Vice-Champion de France de la discipline !
L.J.A :
Après les études, larmée ?
A.C :
Au Bataillon de Joinville où Christian CHARBONNEL mentraîne régulièrement, je trouve les conditions idéales pour progresser. Cest ainsi quà TROYES, lors dun championnat de France Interclubs dans la même journée jétablis mon record personnel au 100 m en 10 75 , 14 électrique au 110 m haies et jefface à la perche une barre placée à 5,30 m !
L.J.A :
Quelle polyvalence, les épreuves combinées étaient faites pour toi !
A.C:
J'aurais bien enfilé la tenue du décathlonien, mais je ne m'entraînais pas régulièrement et spécifiquement pour réussir dans cette épreuve exigeante. De plus, mon temps d'armée terminé, il me fallait trouver du travail.
L.J.A:
En éprouves-tu une certaine frustration?
A.C:
Ce fût pour moi des moments difficiles, une cassure nette dans ma vie qui ne pouvait concilier une fonction d'agent hospitalier à CRETEIL, et la pratique du sport de haut niveau. Moniteur de sport, je parviens tout de même à me libérer quelques heures par semaine pour entraîner les athlètes à l'ACP Joinville. Cela me sert d'exutoire à une vie parisienne de plus en plus stressante.
L.J.A:
C'est la raison pour laquelle tu choisis de quitter la banlieue parisienne!
A.C:
Isabel, mon épouse depuis 1984, ressent comme moi l'impérieuse nécessité de fuir PARIS! Infirmière libérale, elle décide d'envoyer en 1994 quelques "C.V." à différentes cliniques. C'est une proposition d'une maison de convalescence du Bassin d'Arcachon qui nous séduit; le 17 août 1994, nous découvrons les beautés du Bassin, Isabel intègre l'Aquitania, et moi, je rencontre Patrick COURTOT qui a besoin d'un éducateur sportif, Daniel DUPHIL dont le décès soudain a laissé un grand vide.
L.J.A:
Depuis, tu fais bénéficier les jeunes de ton expérience
A.C:
Le mercredi, j'anime l'Ecole d'Athlé de l'UAGM et je remplis la fonction de moniteur de sport dans les écoles primaires de GUJAN. J'entraîne également une équipe d'espoirs et de talents confirmés comme Christelle, Joseph, Laurent, Cécile, Julien
..
L.J.A:
Te fixes-tu des limites quant à tes compétences vis à vis de ces athlètes en devenir?
A.C:
Même si l'entraîneur progresse grâce à ses athlètes, il faut savoir jusqu'où on peut aller. L'UAGM est un club formateur, pas un club d'élite et je sais qu'à un certain moment mon enseignement ne suffira pas à ces jeunes garçons et filles. C'est le destin de tout entraîneur de voir ses protégés le quitter
.
L.J.A:
Comment repousser l'échéance?
A.C:
A l'aide de nouvelles structures - j'attends avec impatience la réalisation d'une piste en tartan - et en développant le potentiel de notre enseignement à travers l'organisation, à Chante-Cigale, de stages nationaux de sauts, de lancers
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